- Au détour d'un chêne -

Quand le soleil est haut dans le ciel, il n’est pas bon de rester chez soi.
Quand le soleil est haut dans le ciel, il faut sortir, lever son minois.
Quand le soleil est haut dans le ciel, Mason rêve de chaleur.
Quand le soleil est haut dans le ciel, il reste presque songeur.

C’est les écouteurs enfoncés dans les oreilles que la petite tête blonde se balade dehors, profitant de cet astre géant pour prendre un peu de couleur. Ce n’est pas gagné avec les nuages qui parsèment le ciel et le vent qui chatouille sa nuque. Mais peu importe, les rayons lumineux sont à eux seuls une raison suffisante pour sortir de son appartement miteux. Cela va faire deux semaines qu’il est arrivé dans ce pays et l’adaptation se fait bien plus ardue que prévue. Il a rapidement appris les bases, les politesses, les quelques lieux qui lui servent quotidiennement mais il serait bien incapable de tenir une conversation en japonais. C’est déprimant.

Pour le moment, quelques chansons emblématiques de Paramore résonnent en rythme. Les mains dans les poches de son jean clair et une veste noire, il a agrémenté sa tenue de quelques bracelets colorés et une paire de mitaine en cuire. Assez raisonnable sur sa tenue, il observe le paysage. Ici et là, des familles, des groupes de filles gloussant devant un magazine. Un samedi comme les autres. Enfin, comme les trois derniers, vu qu’il n’a pas eu beaucoup de samedi à vivre depuis son arrivée.

Mason sourit tout seul en regardant la faune et la flore de ce parc. Il pourrait presque baver devant quelques spécimens hybrides. Chez lui, c’était un phénomène qui n’était pas encore très répandu. Ils voyaient cela d’avantage comme une maladie. Alors qu’ici, la ville entière était comme un parc zoologique dont les humains seraient les visiteurs. C’est en pendant à cela, au détour d’un grand chêne, qu’il vit le bout d’une queue. Assez fournie, il faut dire. Intriguée, le blond ralenti jusqu’à voir complètement le ou la propriétaire de cet appendice.

Messages : 13 Date d'inscription : 14/03/2014 Age : 29

Au détour d'un chêne

« Je t'aurais un jour je t'aurais » ► ...

MacYuko, la petite hybride avec des origines mi-écossaise, mi-japonaise, soupira. Elle n'avait rien à faire et elle commençait à s'ennuyer ferme. Le temps était mi-figue, mi-raison, mais elle avait besoin de sortir, de voir du monde. Elle n'avait pas l'habitude de rester enfermé. En temps normal, son maître l'autorisait à faire ce qu'elle voulait et elle en profitait. Mais en ce jour, il avait refusé et elle avait décidé de partir d'elle-même. Elle savait que c'était à ses risques et périls et qu'il y avait de grande chance qu'il se débarrasse d'elle. Mais la jeune femme voulait d'une chose, être libre d'aller où elle voulait et d'avoir les mêmes droits que ses maudits humains.

Finalement, elle s'aventura dans le parc, bien décidé à se bronzer un peu les jambes. Tant pis pour sa queue. Pour une fois, ça ne la gênerait pas de la montrer une petite heure ou deux. Avant qu'elle ne se fasse prendre pas son humain et qu'il ne la ramène de force. Elle arriva dans le parc et trouva un arbre sur lequel s'adosser pour regarder la beauté du parc. Oui, elle aimait cet endroit où elle savait qu'elle se sentirait bien en toutes circonstances. L'arbre qu'elle avait choisi lui donner de l'ombre et un peu de soleil, lui permettant simplement de pouvoir se reposer et de bronzer graduellement.

-Qu'est-ce que j'aime cette atmosphère paisible ou personne n'est là pour nous donner des ordres. Franchement si la vie était comme ça tous les jours, qu'est-ce que je serais heureuse. Pouvoir travailler pour manger et ensuite vivre pleinement cette vie qui est mienne.

Soudain, une odeur étrangère s'approcha de la jeune femme et elle se redressa, tendant sa queue blanche. Quelqu'un s'approchait d'elle et elle ne connaissait pas cette personne. Elle reconnaissait chaque odeur, chaque son de pas mais là, elle ne savait pas qui s'était et elle n'aimait vraiment pas ça. Quand il apparut face à elle, elle soupira de soulagement, il ne faisait pas vraiment peur. Juste un peu sadique.

-Qu'est-ce que tu veux ? L'agressa-t-elle. Elle n'aimait pas les humains.

MacYuko Swann & Mason Shaw

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L’accueil de cette rencontre se fit tout de suite assez brusque. Quelques mots, pas même un temps d’attente, de jugement entre les deux êtres. Mason fut étonné de voir une jeune femme assez agréable au regard, adossée à cet arbre, toute seule. Le jeune homme avait gardé les mains dans les poches le temps de la regarder, de la détailler. Ce fut assez rapide. La jeune femme avait soupiré en le voyant, il ne devait pas vraiment faire peur. Après tout, c’était l’image de petit ange qu’il aimait à se donner et démolir avec plaisir, quelques rencontres plus tard.

Mason haussa une épaule à ce soupire, ne s’en formalisant pas. Par contre, il dû ouvrir la bouche pour lui répondre. Il ne pensait pas avoir à tenir une pseudo-conversation aujourd’hui, après tout, son japonais, très limité, n’était qu’une preuve flagrante de sa non-appartenance à cette culture. Heureusement pour lui, il comprenait bien plus qu’il ne parlait. Quelques mots clefs connus, et avec l’intonation, il comprit ce que demandait la demoiselle. Et pour lui répondre, il haussa une épaule, pencha un peu la tête et dit un mot :

« Rien ».

Son accent était encore à parfaire. Les années s’en occuperont. Le blond retira les écouteurs de ses oreilles et les enroula machinalement avant de les ranger dans la poche arrière de son pantalon. Ensuite, il fit un pas sur le côté pour se mettre entre le soleil et la créature, l’empêchant de bronzer si cela était le but de son repos. Chiant ? A peine. Mais il le faisait avec le sourire. Un simple sourire.

Quelques bruits d’enfants et d’animaux dans son dos, il ne s’en préoccupait plus, même sans écouteurs, il savait faire abstraction du monde alentour pour se focalise sur ce qu’il voulait. Et la, tout de suite, c’était cette jeune hybride à la queue claire et fournie. Qu’était-elle ? Avec quoi était-elle croisée ? C’était une question qu’il adorait se poser quand il se baladait. Souvent, il trouvait la réponse, les espèces les plus communes étant les plus dociles. Par moment, c’était plus compliqué. Il avait potassé les noms des animaux au laboratoire, pour renflouer son vocabulaire. Et la question de base :

« Avec quoi es-tu croisé ? »

La hiérarchie de respect de la langue et la présence du « vous » et des suffixes dépassaient encore Mason qui n’avait qu’un « You » dans sa langue pour dire tu et vous. Mais elle devait être de son âge, elle ne devrait pas s’en formaliser.

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Au détour d'un chêne

« Je t'aurais un jour je t'aurais » ► ...

Elle ne le connaissait pourtant, il était venu l'aborder comme ça. Elle n'aimait pas les humains et elle le faisait bien sentir. Pourquoi devrait-elle être amie avec ces personnes qui se pensaient supérieurs à tout le monde ? Non, jamais elle ne pourrait avoir un quelconque rapport avec ces personnes imbues d'eux-même. Elle n'aimait pas les humains et eux le lui rendaient très bien alors pour entre plus montrer qu'elle s'en foutait comment de l'an 40. Elle se remit correctement contre l'arbre et continua de regarder la faune et la flore qui lui excitaient les sens.

« Rien ? Il ne me dis que rien ? Alors pourquoi est-ce qu'il ne va pas voir ailleurs si j'y suis ? J'ai envie de profiter du peu de temps qu'il ne me reste avant de me retrouver chez mon maître à souffrir le martyr. » La jeune femme secoua la tête, elle ne comprendrait jamais les humains. Ils étaient vraiment trop trop compliqués pour elle.

-Rien ? C'est tout ce que tu as à dire ? Rien ?

Plus elle comprit, son accent n'était pas celui d'un japonais né au japon. Elle soupira mais ne dit rien. Grâce à ses parents, elle parlait deux langues couramment, l'anglais et le japonnais. Mais elle savait qu'elle maîtrisait cent fois mieux le japonais que l'anglais. C'était sa langue de tous les jours ne même temps. Lentement il commença à bouger et la jeune femme leva les yeux vers lui. Qu'est-ce qu'il voulait encore. Mais elle remarqua qu'il ne faisait que remettre ses écouteurs dans sa poche. « Très bien, qu'il fasse ce qu'il veut mais qu'il me laisse tranquille. »Puis tout d'un coup, elle ne reçut plus de soleil. « Mais quel enfoiré ? Il ne peut pas me laisser tranquille. Il y a pleins de jeunes femmes qui rêvent sûrement de parler avec lui."

-En quoi ça te regarde ? Tu as juste à regarder ma queue et mes oreilles pour comprendre. Et puis je suis sur que tu as sûrement quelqu'un d'autre à aller emmerder.

Elle avait comprit qu'il ne venait pas d'ici mais elle n'avait aucune intention de faire ami ami avec l'ennemi. « Même pas en rêve mon mignon, je ne vois pas pourquoi tu ne disparaîs pas d'ailleurs, ça me fera des vacances. »

MacYuko Swann & Mason Shaw

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