J'étais calme, on pouvait le dire... mais ce doit être certainement parce que j'ai toujours été comme ça, et habituée à un entourage pas forcément des plus sympathiques avec moi. Après tout, la renarde que je suis n'a cessé de faire des petites bêtises qui l'on conduite jusqu'à cette cicatrice sur mon poignet ; de même que quand mon oncle m'a pris en charge. C'était une personne certes sympa mais très stricte alors je savais que je devais très bien me tenir, comme à partir d'aujourd'hui. Ce jour où ma vie aura en quelque sorte changé grâce à l'homme qui est devant moi.

- Je m'appelle Sho. Sho Lowell, et je serais ton maitre.

Sho... j'aimais tout de suite ce prénom, pourquoi me direz-vous ? Je ne sais pas, j'ai toujours aimé déjà les prénoms commençant par la syllabe « sh ». De plus, c'était mon maître à présent, raison de plus. Enfin, je crois. Je continuais alors de le suivre jusqu'à ce qu'il s'arrête sur un banc pas loin. Je le regardais sentant le froid qui se faisait de plus en plus perçant. J'ai tout de même hâte de pouvoir voir là où il habite, certainement un endroit bien chaud. Je restais debout, ne disant rien, juste à le regarder.

- Il y a des conditions à cela, ne crois pas que tu auras la vie facile. Pas de marque d'affection. Je ne suis pas une peluche. Tu devras t'occuper de faire le ménage, la cuisine et tout le reste des taches ménagères. Toujours d'accord?

Ah bah ça, je le savais bien que ça n'allait pas être facile. J'ai assez cerné, enfin je crois, le genre de personne que c'est. Et je l'ai très bien senti que je n'aurais aucunes marques d'affection. Je suis seulement là pour m'occuper des tâches ménagères, de la cuisine et des autres tâches ménagères. Je l'avais très bien compris ça et ayant déjà fais ça avec mon ancien maître, en plus de ses besoins sexuels que j'assouvissais pratiquement tous les jours, je pense avoir compris certaines choses depuis le temps. Je le regardais ensuite de nouveau, plongeant presque mon regard dans le sien, puis secouais légèrement la tête quand il se releva et fit un pas en reculant, me remettant à le suivre, jusqu'à ce que l'on arrive à son appartement.

- Allez... On rentre.

Le laissant dans ses pensées, je restais là à le suivre sans rien dire. Je lui donnerais ma réponse quand nous serons devant chez lui ; je pense qu'il est mieux comme ça. Je me perdais moi-même dans mes pensées que je ne vis pas vraiment lorsque nous arrivâmes au niveau de son immeuble. Je souris un peu mais restant toujours derrière Sho. Je me décidais du coup à lui répondre maintenant.

« J'aime bien votre prénom maître Sho. Et oui, je suis toujours d'accord pour m'occuper de la cuisine, le ménage et autres tâches qui m'attendent. »

Ca aussi, c'était une habitude de vouvoyer et toujours mettre ce mot « maître » avant ce prénom. J'aimerais qu'il me dise de pouvoir le tutoyer. Je me sentirais je pense un peu mieux mais je ne le lui demanderais pas.

« Et je sais parfaitement que je ne dois pas m'attendre à une vie bien facile ; je l'ai accepté depuis déjà bien longtemps. »

Une pointe d'amertume pouvait se ressentir dans mes dernières paroles mais après tout, c'était exactement la vérité.

Je vis alors qu'enfin, si je suis puis dire, nous arrivâmes à l'immeuble où Sho habitait. Je regardais alors un peu puis croisais le regard du gardien, qui semblait être normal, enfin pas surpris quoi et retourner dans sa lecture. Cela m'en fit rire. Et là, je me dis heureusement que j'ai de bons muscles parce que gravir 7 étages sans ascenseur, c'est chaud. Enfin, je ne vais pas me plaindre, j'ai enfin un chez moi après toutes ces semaines dehors. Egoïste ? Un petit peu, je vous l'avouerais.

Bref, je rentrais alors après lui dans son appartement qui me paraissait petit mais c'était aussi bien comme ça. On aurait d'ailleurs dit que ça n'avait pas été habité depuis longtemps. Peut-être qu'il habitait ailleurs avant ou encore, qu'il ne rentrait pas souvent ici. Je n'en sais rien, je ne vais pas aller faire ma curieuse tout de suite. J'enregistrais chaque information se présentant à moi. Sur le droite, après le hall d'accueil, un petit salon : canapé et télé, normal. Ma vue se fit plus claire quand il ouvrit la fenêtre. Je regardais alors bien autour de moi, le suivant toujours et ainsi m'approprier les lieux. Je rodais que la salle à manger et ainsi la cuisine n'était pas très loin non plus, un peu plus à droite de l'entrée et je suppose la porte à côté du salon, la salle de bain.

Je le suivais toujours pour voir que sa chambre se trouvait face à l'entrée puis eut un sourire. Ca me rappelait vaguement la disposition des pièces chez mon oncle. Le voyant s'allonger dans son lit, je restais debout sans rien dire jusqu'à ce qu'il me parle.

- Ta chambre est de l'autre coté. Tu peux changer la déco, si tu veux. Elle n'as pas été occupée depuis longtemps.

Oh je vois.. donc déjà d'une la chambre, se trouvait adjacente à la sienne, donc je conclus qu'il allait devoir que je passe par sa chambre si je veux me rendre au salon ou ailleurs. La déco hein... on verra, je n'en suis pas encore là à vrai dire. J'allais pour poser mon manteau dans ce qui était maintenant ma chambre quand il me parla de nouveau.

- J'ai faim aussi, tu trouveras ce que tu veux dans le frigo, à la cuisine. C'est la pièce sur la droite en sortant de ma chambre.

Je souris alors, mon maître avait faim. Bien noté chef ! Pièce à droite après la chambre. Je posais rapidement mon manteau ouvrant la fenêtre de ma chambre constatant que la déco n'avait aucunement besoin d'être changée pour le moment. De plus, je n'ai pas d'argent alors qu'est-ce qui j'irais changer tiens... Je retournais pour traverser la chambre du jeune homme, en lui souriant.

« Je vais vous faire ça tout de suite maître Sho. »

Puis je disparu pour aller me rendre dans la cuisine. Je me disais que je pouvais également faire un peu de ménage après, ne serait-ce que pour avancer, et voulant aussi que quelque part, il soit fier de moi. Bref, me remettant dans l'idée de faire à manger, je regardais ce qu'il y avait dans le frigo et dans les placards puis décidais de lui faire des ramens. Je ne sais pas s'il voudrait vraiment d'un bon repas ou simplement de sandwichs mais juste habituée à un mode de vie un peu particulier, je me mis en tête de lui préparer des ramens avc ce qu'il avait en légumes et viande dans son frigo. Je pris bien 10min au moins pour tout préparer et cuire puis avant de lui amener son repas, je me rattachais les cheveux pour ensuite me préparer à ma seconde tâche.

Je lui amenais alors son bol de ramen que je lui tendis en souriant un peu.

« Bon appétit ! En espérant que ça te convienne. »

Owh... je venais de le tutoyer... la gaffe que j'ai faite. Un peu peur de sa réaction, j'en profitais pour m'eclipser dans le salon et chercher de quoi laver, je ne mis d'ailleurs pas trop longtemps pour trouver. Je reprenais alors ma forme de renarde le temps de passer dans tous les recoins le moins inaccessible en étant humaine.

J'étais alors entrain de nettoyer le recoin tranquillement lorsque je me fis attraper par la queue. J'en couinais de surprise et de douleur, mince quoi, ça fait pas du bien d'être empoignée comme cela. Je regardais mon maître avec un tout petit sourire gêné puis l'écoutais rigoler avant de retrouver le sol, auquel je commençais à passer mes pattes sur ma queue. Nan mais pas touche quoi...

- Dis-moi, tu comptes mette tes poils dans toute la maison, aussi?

Erf... je venais certainement de l'irriter par le ton qu'il avait employé. Un ton plutôt dur je dois dire. Je me fis ensuite pousser légèrement sur le côté le suivant du regard puis commençais à lécher ma queue comme pour la nettoyer. Regardant l'écran de télévision, je constatais qu'il n'y avait rien du tout à la tv.

« Non, je ne compte pas en mettre de partout, j'essayais juste de nettoyer les endroits impossibles à atteindre dans ma forme humaine maître. »

Boarf, ce n'est pas comme si je passais toutes mes soirées à trouver où squatter un moment ou encore dessiner dans mon carnet. Mon oncle m'en avait acheté un pour mes cours, mais j'avoue que ça faisait un long moment que je n'avais fais de dessins. Surtout les portraits qu'à ce qui paraît, je réussis assez bien. Je le laissais partir dans sa chambre, restant tranquillement dans le salon pendant un temps puis m'approchais doucement de la chambre, y voyant que Sho était entrain de regarder des photos.

Je me demandais bien ce que pouvait contenir ces photos. Je restais près de la porte puis fila dans la chambre en faisant le moins de bruit possible et partis jeter un coup d'oeil derrière lui mais furtivement avant d'aller dans ma chambre pour m'allonger sans reprendre ma forme humaine. Je dus m'endormir un moment après mais me réveillant en sursaut.

- Qu'est que tu veux encore?!

Hm... Pourquoi il dit ça alors que je ne suis même pas à côté de lui... J'attendis qu'il s'endorme pour aller dans sa chambre puis pris la boite qu'il cachait sous son lit, voulant voir ce qui avait à l'intérieur. Des photos... de lui et semble-t-il une renarde aussi. Son visage m'était néamoins inconnu. Je voulais faire quelque chose pour Sho. Je pris une photo ou je pouvais bien avoir le visage de la jeune hybride puis me retransformais en humaine pour aller chercher mon carnet et mon critérium. Je me mis dans le salon afin de ne pas le réveiller puis commençais à dessiner.

J'ai bien du mettre 2h pour arriver au résultat que je voulais. Etant assez minutieuse dans mon travail, je mets beaucoup de temps pour que cela donne un bon rendu. Contente de mon travail, j'enlevais le feuillet du carnet que je le déposais sur la table avant de décider à aller dormir. Je ne sais pas quelle heure c'était à présent mais il serait peut-être temps. Je redéposais la photo dans la boite en la remettant bien à sa place puis partis me coucher. J'étais tellement fatiguée que je me suis tout de suite endormie, et en espérant que quand Sho verra le portrait, il en soit content.

Je dormais alors tranquillement et plutôt paisiblement, rêvant de toutes sortes de choses mignonnes, un sourire sur mes lèvres. On aurait pu me prendre pour une petite chose vraiment sans défense et recroquevillée sur moi-même, je dormais vraiment bien. Seulement, je n'eus pas le temps de me demander ce qui m'arrivait que j'atterris au sol violemment, réprimant un gémissement de douleur. J'étais à moitié endormie, qu'avais-je fais pour mériter cela...

- Comment as-tu pu croire une seconde que cela me ferait plaisir de revoir un portrait d'elle, comme si elle était ici ?

Je me réveillais en à peine 2 secondes que je recevis les coups que mon maître me mettait. J'essayais au mieux de me défendre en mettant mes mains devant mon visage mais il continuait de me frapper.

- Comment as-tu osée fouiner dans mes affaires, petite vermine ! Je t'accueille, te donne un toit et tu te permets de t’immiscer dans ma vie?!

J'eus même quelques larmes qui commencèrent à perler mon visage et je me mis à trembler de peur. Je le suivais vaguement du regard et me voilà dans ma chambre. Je restais à même le sol, pleurant à moitié silencieusement et toujours aussi tremblante regardant mon état et les coups portés. J'avais les marques de ces coups près de la bouche, sur mon front et mes bras. J'avais cru bien faire... faut croire que j'ai encore tout loupé. C'est vrai que je n'avais aucunement le droit d'aller fouiller dans ses affaires, je pensais pouvoir lui faire comprendre par ce dessin, cette sorte de compensation qui était importante pour moi. Je voulais juste bien faire...

Un petit moment plus tard, je regardais vers la porte, la voyant s'ouvrir. Il avait l'air plus calme mais mon instinct me disait encore méfiance. Je tremblais toujours un peu en voyant cette personne qui venait de m'infliger tous ces coups.

- Viens là, montre moi si je t'ai fais mal.

Je n'osais rien dire, me rapprochant doucement puis le laissant soigner mes quelques plaies, je détournais le regard. Je ne voulais pas qu'il me voie. Certes, il m'avait fais mal, peur mais je voulais pas partir d'ici. Je ne disais toujours rien puis le regarda partir pour revenir un instant plus tard, avec une tasse de chocolat chaud qui m'étais destinée. Je la pris bien qu'encore un petit peu tremblante et le remerciait.

- Pardon, je sais que tu ne voulais pas me faire de la peine...

Je le regardais avec de petits yeux mais un sourire sur les lèvres. Même s'il était violent par des moments, il n'en oubliait pas qu'il avait un cœur. Je le regardais nettoyer le sol, voyant les bouts de dessins que j'avais fais, qui allait finir dans la poubelle. Je bus alors mon chocolat chaud puis prit dans mon sac mon carnet et critérium que je lui tendis.

« Ce.. ce n'est rien... tu peux me le prendre si tu veux... comme ça je ne dessinerais plus pour ne pas t'immiscer dans ta vie... »

Je marquais une petite pause avant de reprendre baissant un peu la tête.

« Je voulais juste essayer d'apprendre à te connaître un peu mieux à travers les dessins, maître Sho... »

Bien sûr que cela ne se fait pas comme ça, encore moins à aller fouiller dans les photos mais ayant peur de tout et n'importe quoi en ce qui concerne les relations sociales avec les autres, je m'étais dis que c'était la meilleure solution. Complètement idiote, je l'avoue. Il faisait encore nuit dehors et nul doute que j'avais besoin de sommeil malgré tout ce qui s'était passé il n'y a pas longtemps. Que devrais-je dire ? Je ne peux certainement pas lui en vouloir, c'est mon maître, je lui dois obéissance et c'est tout. Ayant repris la tasse à présent vide dans ma main, je ne dis rien puis allais à la cuisine pour la laver. Je retournais ensuite dans la chambre puis me mit à genoux devant Sho en le regardant.

« Fais moi tout ce qui te passe par la tête, je veux juste pouvoir rester à tes côtés... »

J'étais très sérieuse en lui disant cela, je ne voulais pas qu'il m'abandonne. C'était un fait, j'avais besoin de lui même s'il était violent avec moi. Je suis trop gentille, je le sais... mais pas suffisamment assez de caractère pour pouvoir me rebeller.

J'étais toujours à genoux entrain de regarder mon maître. Je fis un petit sourire en voyant qu'il regardait dans mon carnet et qu'il s'assit à côté du lit. Je fus nettement plus étonnée de le voir venir vers moi et me prendre le visage entre ses mains, me relevant alors. Je fermais les yeux en sentant ce baiser sur mon front, cachant mes quelques larmes. Pas de tristesse, c'était une sorte d'assurance qu'il m'avait faite là. J'allais mettre quelques secondes ma main sur la sienne tout en le regardant, voyant une expression de tristesse sur son visage, alors que le mien se faisait beaucoup plus rassuré.

- File, reviens ce midi pour le diner. Le soleil se lève, tu es libre de faire ce que tu veux pendant ta matinée.

Avant qu'il ne parte, je lui volais furtivement un baiser et je le regardais partir. Certainement pour aller dans la salle de bain car entrain de chercher mes quelques économies, j'entendis un petit moment après l'eau couler. Je pris alors mes affaires puis passais devant et fut un peu surprise en voyant que la porte n'était pas fermée. Je me permettais de mater un petit peu ; bah quoi. Les désirs du corps humain sont bien plus forts que les désirs animaux. Bref, souriant un peu, je lui adressais quelques mots avant de m'eclipser de l'appartement.

« Merci, à toute à l'heure Maître ! Profite bien de ta douche ! »

Puis partis en ville, ayant tout d'abord descendu ces 7 étages, infernaux. Me rendant dans le centre ville, je demandais à quelques personnes où je pouvais trouver des boutiques de vêtements pas chers. Avec les quelques sous que j'avais amassé en faisant quelques petits boulots par ci-par là je devrais bien pouvoir m'en sortir. J'en profitais même pour aider une vieille dame à traverser le passage piéton pour me voir remettre encore quelques pièces. Je pouvais être contente pour une fois. Je me mis ensuite dans un petit coin, à l'abri des gens susceptibles de m'attaquer et comptais alors mon argent ; 3 200 yens environ (~ 24€). Cela n'était peut-être pas beaucoup mais c'était déjà pas mal.

En attendant que la boutique pas chère que l'on m'a conseillé s'ouvre, je flanais alors un peu dans les rues rencontrant par moment des gens comme moi. Je prenais parfois mon apparence animale pour échapper à quelques gens qui s'approchaient un peu trop près de moi et continuais mon chemin. J'étais certes encore la petite renarde fragile et qui n'est pas violente du tout mais une partie de moi-même était entrain de revivre. Même quand j'étais chez mon oncle, je n'avais aucun droit de vraiment sortir librement comme ça.

Puis, quand ce fut l'heure d'ouverture de la boutique, je repris ma forme humaine pour me diriger vers celle ci. Je fis un tour dans toute la boutique, voir ce qui pourrait m'aller. Après plusieurs essais et une bonne heure je dirais dans la boutique, j'optais alors pour un mini short assez féminin, en jean et un débardeur turquoise qui allait parfaitement dessus. J'en avais eu pour 2 800 yens le tout, j'étais contente. Il n'y avait plus qu'à trouver pour le reste de mon argent des chaussures assorties. Mais bien sûr, un peu plus compliqué du fait qu'il ne me restait que 400 yens. Au cas, j'ai toujours mes baskets et même si la vendeuse trouve que ça va parfaitement bien, je ne sais pas, j'aurais voulu pouvoir être un peu plus féminine.

Je sortis alors avec mes achats puis voyais que c'était déjà 11h30. Je me mettais alors tranquillement en route vers l'appartement de Sho pour éviter d'être en retard. J'arrivais assez vite à son bâtiment, le plus dur me restais encore à faire vu qu'il fallait que je monte les 7 étages. Je pensais d'ailleurs au fait, à ce qu'il allait me dire pour ce baiser volé et furtif de ce matin. Je m'attends un peu au pire mais peut-être que cela se passera autrement, ce serait bien. M'enfin, je montais ces étages d'une certaine lenteur puis arrivée là-haut avec quelques minutes de retard sur le midi, je me laissais tomber sur le sol en reprenant ma respiration.

« Me revoilà... pwah c'est vraiment crevant ces étages... »

Je le cherchais alors du regard pour ensuite lui faire un sourire et ajouter :

« Tu as passé une bonne matinée maître Sho ? »